Ski Alpin - Championnat du Monde (Val d'Isère - France)

Marchand-Arvier, quelle sensation !

« C'est magique », a sussuré Marie Marchand-Arvier quand elle a compris qu'elle avait réalisé un parcours de rêve. Partie avec le dossard n°2, la skieuse de Nancy pensait bien prendre la première place provisoire au bas de la piste qu'elle connaît mieux que toutes ses adversaires étrangères. Mais, au fil des passages, la Française de 23 ans a peu à peu pris conscience de sa performance. Impeccable sur cette piste Rhône-Alpes, inédite en compétition internationale mais parfaitement analysée par le clan français, Marie Marchand-Arvier a aussi profité d'une éclaircie lors de son passage pour monter sur son premier podium international, elle qui n'avait jamais fait mieux que troisième en Coupe du monde (descentes de Cortina et Lenzerheide en 2007).

« Devant ce public incroyable, j'ai réussi à me surpasser », explique la médaillée d'argent. Repoussées à plus d'une seconde, les favorites Lara Gut (7e, auteur d'une grosse faute) ou Maria Riesch (8e, pas assez offensive) ont mis en valeur la performance de la Française, élargi son sourire au fil des minutes et enthousiasmé le public. Même les skieuses les plus expérimentées se sont cassé les dents sur le parcours tracé par l'entraîneur suédois : double championne du monde en titre, la Suédoise Anja Paerson a été éjectée du parcours, victime de son engagement, tout comme l'expérimentée Autrichienne Renate Goetschl (médaillée de bronze en 2007). Seuls sept des treize premières concurrentes ont ainsi bouclé le parcours. Et ce n'est pas l'Italienne Nadia Fanchini (9e) ou la Suissesse Fabienne Suter (11e), leaders de la Coupe du monde de la spécialité mais pointées à plus de deux secondes, qui ont fait trembler la Française.

Premier titre mondial pour Vonn

La première vraie frayeur pour « MMA » est venue du dossard n°14. A l'aise dans les courbes piégeuses du haut de parcours, toujours dans le rythme lors du passage à travers la forêt, l'Autrichienne Andrea Fischbacher a finalement échoué à six centièmes pour prendre le bronze. Une émotion unique pour la Française : « Ce sont des moments assez forts. J'avais des frissons dans tout mon corps. C'est pour cela qu'on fait du sport », a-t-elle reconnu, toujours émue après son passage. Pour dominer Marie Marchand-Arvier, il fallait donc une championne hors norme mardi : un rôle qui sied forcément à Lindsey Vonn. Meilleure skieuse des deux dernières saisons, l'Américaine a confirmé la sûreté de son ski, capable de gagner tout terrain. Très propre sur toute la course, pleine de confiance, la skieuse de Vail, déjà vice-championne du monde en 2007, conquiert enfin sa première médaille d'or au niveau international pour 34 centièmes. Un déclic qui pourrait lancer une quinzaine inoubliable pour elle.

Au niveau collectif, l'Autriche a placé trois skieuses parmi les six premières, avec la quatrième place de Fenninger (à 1''28 ) et la 6e place d'Elizabeth Goergl (à 1''54). Lara Gut a sauvé l'honneur d'une équipe suisse pas à la hauteur de ses performances de l'hiver. Dans la sillage de Marie Marchand-Arvier, aucune autre Française n'a pu profiter de l'avantage du terrain. La plus déçue est évidemment Ingrid Jacquemod (19e à 3''97), qui avait à coeur de briller devant son public. Marion Rolland (16e à 3''13) et Aurélie Revillet (24e à 5''55) sont entrés dans le Top 30. « La performance de Marie est une excellente nouvelle pour l'équipe de France, a essayé de se consoler Jacquemod. A nous d'en profiter pour les courses à venir. »

C'était "Spartacuche"

Il a franchi la ligne avec encore de l'énergie à revendre. Il a regardé le tableau d'affichage et son nom au sommet du classement et déchaussé son ski en le faisant jongler dans sa main. Un vrai plaisir de jeune premier. Dix-sept ans après la descente olympique, la Face de Bellevarde a encore sacré un champion mémorable mercredi midi. Cette piste hors normes dans le calendrier, pas spécialement taillée pour le Super-G, semblait impossible à apprivoiser. Ceux qui l'ont attaqué de face comme les Américain Bode Miller (12e à 2''43) ou Ted Ligety (éjecté avant le mur final) s'y sont cassé les dents. A 34 ans, Didier Cuche a au moins eu l'expérience et le talent pour la dompter. Souvent placé dans une discipline qui l'a moins comblé que la descente, le Suisse de Neuchâtel est enfin sacré champion du monde. Il y a deux ans, il avait échoué au pied du podium de la spécialité pour un centième avant de perdre la Coupe du monde l'année suivante pour un seul point.

Mercredi sous le soleil à Val d'Isère, il n'y pas eu photo entre « Spartacuche » (le surnom donné par ses supporters) et ses rivaux. Sur un parcours qui offrait peu de répit, le boucher de formation a maîtrisé les piégeuses paraboliques à la mi-parcours et a résisté physiquement dans le mur final, décrit par tous les concurrents comme une patinoire. Dans une discipline à la recherche d'un vrai leader, Didier Cuche est donc un vainqueur incontestable même s'il n'avait gagné qu'une manche de Coupe du monde depuis six ans. Son second, Peter Fill (à 0''99), relève plus de la médaille surprise. Deux ans après le sacre inattendu de son compatriote Patrick Staudacher, l'Italien confirme la densité de son équipe dans la discipline. Peut-être a-t-il su exploiter avec avantage les conseils livrés par Christof Innerhofer, leader provisoire (4e à 1''07). Huit centièmes séparent les Italiens mais cet intervalle a été suffisant pour Aksel Lund Svindal, médaillée de bronze (à 1''02). Double champion du monde à Are, le Norvégien confirme son talent polyvalent et sa capacité à briller dans tous les contextes.

De Tessières, 11e et meilleur Français

Du talent, de l'audace mais aussi de la résistance physique, il en fallait pour tenir tête à cette Face de Bellevarde et rallier l'arrivée en bonne. On a ainsi vu certains skieurs se relever sur le parcours pour se préserver (Jerman), d'autres simplement renoncer face à l'ampleur du défi (Patrik Jaerbyn, Peter Strodl ou Rok Perko). Leader de la Coupe du monde, Hermann Maier (18e à 2''89) n'a jamais pu s'exprimer sur le tracé. Au terme d'un parcours qu'il décrit comme un combat, son compatriote Benjamin Raich a échoué à la 5e place (à 1''15). Sur une piste qu'ils ont beaucoup pratiqué à l'entraînement, les skieurs français n'ont pas réussi à se transcender, à l'exception de Gauthier de Tessières. Le géantiste a obtenu son meilleur classement dans la discipline (11e) et offert une rare éclaircie à une équipe de France trimbalée par la pente : Adrien Théaux a fini 21e, juste devant Pierre-Emmanuel Dalcin. David Poisson a perdu gros (34e à 6''51) après une chute sur le haut du parcours.

Source : L'Equipe

Les français brillent enfin au ski !!!!!

Ouè, c'est une bonne nouvelle, il y a de la relève dans le ski Français

Ouai mon cousin qui a 1an de moin que moi y participe avec son club et quand je le vois skier, je me dis que en effet la relève est assurée

Bon quand ton cousin sera sur un podium de Coupe du Monde, tu nous ferras signe

Ouai enfin pour l'instant il joue en Jeunes donc y a le temps

L'Argent pour Lizeroux !

L'extraterrestre, ce lundi, c'était lui. Grâce à une manche de slalom de fou furieux, Julien Lizeroux est parvenu à arracher une formidable médaille d'argent lors du Super-Combiné des Mondiaux de Val d'Isère. Seulement 22e de la descente matinale, le skieur de La Plagne a avalé les piquets lors du second run en nocturne pour offrir à la France une deuxième (qu'on n'espère pas seconde) breloque dans la station avaline, après celle en argent - déjà - de Marie Marchand-Arvier lors du Super-G dames il y a six jours.

Vainqueur du slalom de Kitzbuehel en janvier, Lizeroux monte pour la première fois sur un podium de Championnats du monde. "J'ai su lâcher les chevaux mais intelligemment. Je suis très fier d'être derrière Aksel Lund Svindal, qui est un très, très grand skieur" , a commenté le skieur de 29 ans, peu épargné par les pépins physiques durant sa carrière. Ce lundi, Aksel Lund Svindal était souplement au-dessus du lot. Meilleur temps de la descente sur la Face de Bellevarde, le géant Norvégien a tenu bon lors de la manche du slalom pour ajouter un troisième titre mondial à son palmarès après ceux d'Are (géant et descente).

Grange félicite Lizeroux

La médaille de bronze est revenue au prometteur Natko Zrncic-Dim. Faisant parler sa polyvalence, le Croate a parfaitement remplacé son leader Ivica Kostelic, rentré au pays pour soigner son dos douloureux. Mais où est passé Jean-Baptiste Grange, me direz-vous ? Meilleure chance de médaille à mi-parcours, après sa descente de grande qualité (4e), le skieur de Valloire a tout donné... mais a été éliminé après avoir enfourché. Après le premier intermédiaire, il était pourtant largement devant le temps de son compatriote Julien Lizeroux, alors en tête.

"Jibé" était évidemment déçu juste après sa sortie de piste, mais ne nourrissait pas le moindre regret : "Aujourd'hui (lundi), j'avais fait ce qu'il fallait pour aller chercher une médaille. La journée a été longue. La pression était énorme sur mes épaules mais j'avais tenu bon. Ensuite, il faut de la réussite au ski. Enfourcher, ce n'est pas une faute. Mais, j'ai tout donné...". "Je tiens à féliciter Julien car il n'a rien lâché. Je suis content pour lui et pour l'équipe. On tente et on ose devant notre public", a rajouté celui qui reste favori du slalom de dimanche, avec l'Autrichien Reinfried Herbst.

Pointé à quatre centièmes de Svindal à l'issue de la descente, Bode Miller a connu le même sort que Jean-Baptiste Grange. Au même endroit que le Français. Le tracé de la manche du slalom avait pourtant été dessiné par l'entraineur américain, mais le skieur de Franconia n'a pas été en mesure de rallier l'arrivée. Récent vainqueur du combiné de Kitzbuehel, le Suisse Silvan Zurbriggen s'est classé au 4e rang, juste devant l'Italien Peter Fill et Thomas Mermillod Blondin, excellent 6e. Plus tôt dans la journée, c'est Benjamin Raich qui avait été surpris dans le passage de l'Ancolie lors de la descente. Après une semaine d'épreuves, la Wunderteam attend toujours de décrocher une première médaille chez les messieurs. La France, quant à elle, en compte déjà deux. L'objectif fixé par le DTN tricolore, Fabien Saguez, est d'ores et déjà atteint. Dans certaines circonstances, le mieux n'est pas l'ennemi du bien. Les Bleus ont encore six jours pour le prouver.

Encore une médaille super le ski Français est sur une bonne voie

Bon nous en sommes pour le moment "qu'à" deux médailles, on en espère trois, ou quatre si possible alors soyons éxigant

Lizeroux dans les étoiles

Dans une aire d'arrivée transformée en véritable stade, avec des milliers de spectateurs, de drapeaux et une clameur permanente, il a lâché ses skis et levé les bras au ciel pour partager avec le public l'émotion qui l'a étreint. Garçon expansif, généreux sur le ski et ouvert hors compétition, Julien Lizeroux a remporté dimanche sa deuxième médaille aux Mondiaux de Val d'Isère. Une nouvelle médaille d'argent en slalom après celle gagnée en super-combiné. « La pression, j'adore cela », avait-il confié à l'issue de la première manche, qu'il avait conclue à la quatrième place.

Dans la guerre des nerfs de la deuxième manche où pas moins de six des huit meilleurs skieurs sont partis à la faute, Lizeroux a su imposer avec intelligence son ski engagé. Gonflé par l'énergie du public, le skieur de La Plagne a rallié l'arrivée sans dommage, seulement devancé par l'Autrichien Manfred Pranger, qui a ainsi succédé à son compatriote Mario Matt.

Raich, Moelgg et Grange abandonnent

Bataille technique contre parcours balisé par les piquets, ce slalom a confirmé la dimension psychologique de la course : la première manche avait déjà éliminé une partie des favoris (Herbst, Hirscher, Rocca, Miller). La deuxième manche a renforcé le côté épique de la discipline. Parmi les derniers concurrents, le champion olympique Benjamin Raich, le vainqueur de la dernière Coupe du monde de la spécialité, Manfred Moelgg, pourtant parmi les skieurs les plus réguliers du circuit, sont partis à la faute. Médaillé en géant, l'Américain Ted Ligety s'est fait piéger dès le deuxième piquet.

Leader de la Coupe du monde de la spécialité, Jean-Baptiste Grange a également joué à ce jeu risqué et s'est brûlé les ailes en voulant atteindre la médaille d'or. Troisième de la première manche, en avance sur Lizeroux au deuxième intermédiaire, Grange a été victime de son engagement, chutant après avoir croisé ses skis. Très ambitieux, le réservé leader de l'équipe de France va quitter Val d'Isère avec une septième place en géant et deux frustrants abandons en super-combiné et en slalom. « Ce sont des moments qui ne sont pas faciles, a-t-il réagi. Je n'ai pas à rougir, je me suis bien donné. »

Le titre pour le seul Autrichien à l'arrivée

Avant cette saison, Manfred Pranger était catalogué parmi les skieurs au mental parfois fragile, capable d'aligner de superbes premières manches avant de plier. Après avoir squatté les podiums depuis un mois (victoire à Wengen, deuxième à Schladming et à Adelboden), l'Autrichien a prouvé à 31 ans qu'il avait enfin trouvé de la sérénité dans son ski. En conservant 31 des 49 centièmes dont il bénéficiait au départ de la deuxième manche, il s'offre son premier titre majeur et surtout permet à l'équipe masculine d'Autriche de toucher pour la première fois des Mondiaux.

Neuvième de la première manche et relégué à 1''53 au final, le Canadien Michael Janyk a profité de la déroute des favoris, dont le Suédois Johan Brolenius, pour prendre la troisième place finale. Les abandons en série ont également hissé le Français Steve Missillier en sixième position, meilleur classement de sa carrière. Il symbolise la capacité de nombreux outsiders français à se transcender devant leur public. Pour les médailles françaises sur cette quinzaine, il fallait miser sur Marie Marchand-Arvier et doublement sur Julien Lizeroux.