Villareal

Pirès: Je veux rester

En fin de contrat en juin, Robert Pires n’a toujours pas reçu de proposition de ses dirigeants. Toutefois, le milieu français, aligné en pointe contre Santander, n’a qu’un souhait : prolonger l’aventure à Villarreal. Au moins d’un an.

Robert Pires, comment expliquez-vous ce petit passage à vide pour votre équipe depuis le mois de décembre ?
En fait, ce qui nous a fait principalement défaut, surtout en janvier, c’est le manque de rythme et de compétition. Nous avions été habitués pendant trois mois à jouer tous les trois jours. Et depuis notre dernier match de l’année (ndlr : perdu 2-1 contre Barcelone), nous nous sommes aperçus que jouer une seule fois par semaine n’était pas trop notre truc. Il n’y a pas mieux que de jouer tous les trois-quatre jours car ça instaure un certain rythme et ça permet de se gérer aux entraînements. C’est ce qui nous a fait mal et qui a permis à Madrid de pouvoir s’échapper.

Personnellement, ressentez-vous également ce besoin de jouer tous les trois jours ?
Oui, d’autant que c’est encore moins évident à mon âge (ndlr : 35 ans). Quand je ne joue qu’une fois par semaine, j’ai un peu de mal à retrouver le bon rythme et à m’adapter à la situation. Avec la Ligue des Champions qui revient, ce dont je suis très content, je suis confiant car je suis persuadé que l’on va retrouver le vrai visage de Villarreal. De toute façon, notre objectif sur cette fin de saison est d’aller chercher la dernière marche du podium car nous savons très bien que nous ne reverrons plus le Real et le Barça. Donc il reste cette troisième place synonyme de qualification directe pour la Ligue des Champions. Nous allons nous battre avec Séville, Valence et l’Atletico Madrid mais nous avons le potentiel pour passer devant eux. Nous l’avons démontré l’année dernière et nous sommes capables de le reproduire cette saison.

Contre Santander, vous avez joué attaquant de pointe. Est-ce que ça vous a plu ?
Oui car c’est un autre registre qui m’a permis de jouer différemment de ce que je fais habituellement. J’ai connu 20-25 premières minutes difficiles car je n’avais pratiquement aucun repère. Mais en deuxième mi-temps, nous nous sommes bien entendu avec Rossi et nous avons eu de bonnes occasions. C’était franchement pas mal et en plus, ça a plu, notamment dans la presse. Llorente a déclaré forfait le matin du match et j’ai su que j’allais jouer devant au dernier moment. Moi qui ai l’habitude de percuter et d’être face au but, je me suis retrouvé vraiment dans une position où j’étais souvent dos à la cage, avec deux défenseurs sur le dos. Depuis que je joue, j’avais très rarement évolué dans ce rôle. L’avantage maintenant, c’est que Pellegrini sait qu’il peut compter sur moi à ce poste si vraiment il a besoin.

« Il peut y avoir 60 000 blessés, je ne reviendrai pas en équipe de France »

Ce nouveau positionnement pourrait peut-être séduire Raymond Domenech…
(Eclats de rire) Il peut y avoir 60 000 blessés, je ne reviendrai pas. Sur sa liste noire, je suis le premier à ne pas revenir. Tout le monde le sait. Très sincèrement, j’ai passé le cap : je me retrouve dans la position d’un supporter des Bleus. Mais je n’oublie pas tout ce que j’ai pu apporter à la sélection, c’est le plus important pour moi. Mais aujourd’hui, j’ai un autre regard sur l’équipe de France.

Cette saison encore, vous êtes-vous entendu avec votre entraîneur pour qu’il vous laisse un peu souffler et vous épargne de temps en temps ?
C’est dans le même registre que la saison dernière. Depuis que nous travaillons ensemble, une communication s’est installée entre lui et moi. Et ça fonctionne bien. De toute façon, je n’ai jamais râlé donc même quand je sais que je vais être remplaçant, ça se passe toujours bien. Et j’assume le rôle de remplaçant qui est de tout donner quand il entre en jeu. Nous avons vraiment de très bonnes relations donc quand je vais sur le banc, je sais pourquoi j’y vais et quand je joue, ça veut dire qu’il a besoin de moi, tout simplement. Quand tu sais ça, tu sais ce que tu dois travailler plus ou ce que tu dois faire. C’est agréable de pouvoir travailler comme ça et c’est pour ça que je n’ai aucun souci.


Oui, bizarrement, je me sens mieux que la saison dernière. Ma meilleure période, je l’ai connue quand nous jouions tous les deux-trois jours. C'est-à-dire de septembre à fin novembre. Quand j’ai un rythme, j’essaie de le garder et après, c’est à moi de savoir gérer mes efforts. Ce qui n’est pas compliqué étant donné mon expérience. En tout cas, je suis content et surpris de ce que je réalise depuis le début de la saison. Déjà, je ne pensais pas que je jouerais autant de match comme titulaire (ndrl : 18 sur 25 championnat et Ligue des Champions cumulés). Ça veut dire que Pellegrini a toujours confiance en moi et c’est important.

« Ma motivation est intacte »

Est-ce dire que vous avez encore cinq ou six saisons dans les jambes ?
Ça, on verra bien. Avant de penser à ces cinq-six ans, je vais déjà penser à la saison prochaine (rires). Ce serait déjà pas mal. Pour le moment, j’attends. Mais ma motivation est intacte et c’est clair que j’ai envie de continuer car je sens que je peux le faire.

Continuerez-vous à Villarreal ?
Je serai en fin de contrat en juin et pour l’instant, nous ne nous sommes toujours pas vus avec les dirigeants. Maintenant, les dirigeants connaissent ma position et la balle est dans leur camp. On verra s’ils ont envie de continuer l’aventure avec moi. Ce n’est pas évident car j’ai l’impression qu’ils attendent un peu ce qui va se passer en Ligue des Champions. De toute façon, j’ai toujours été patient. Je suis dans mon coin, je m’entraîne, je fais les matchs qu’il faut et on verra bien ce qu’il se passera. Mais ma volonté première est de rester ici. Et le club le sait parfaitement.

Que souhaitez-vous comme contrat ?
Ce sera un contrat d’un an de toute façon. Aujourd’hui, je parle année par année. Je suis conscient que pour un grand club, ce n’est pas non plus simple de faire signer deux ou trois ans un joueur de mon âge. Donc si on va petit à petit comme ça, année par année, au bout de ma carrière, je signe tout de suite.

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Si il se sent bien à Villareal, pourquoi partir ? Il a tout à fait raison de vouloir rester

Revient à Metz Pires !! :metz:

L'espoir fait vivre ...

Premier volet de l’entretien exclusif que nous a accordé Robert Pires avant de retrouver Arsenal en Ligue des Champions. Au lendemain de sa prolongation de contrat, le Français nous révèle qu’il souhaite terminer sa carrière à Villarreal.

Robert Pires, vous venez de prolonger votre contrat à Villarreal d’un an...
Oui, c’est ce que je désirais. Le club connaissait ma position et très sincèrement, j’étais confiant car je pense que je suis en train de faire une bonne saison. Maintenant, ce que je voulais savoir c’est s’ils avaient vraiment envie que je continue. Ça s’est vérifié avec cette signature et ça prouve encore une fois que le club croit en moi pour la saison prochaine, ce qui est très important. Nous avons trouvé de suite un accord sur le plan financier puisque ce qu’ils m’ont proposé m’a immédiatement plu. C’est ce que je voulais et je suis gagnant à tous les niveaux. Sportivement comme financièrement.

En quittant Villarreal, auriez-vous pu être encore davantage gagnant financièrement ?
Oui, bien sûr, car j’avais des touches avec d’autres clubs, surtout au Qatar. Et c’est vrai qu’en partant là-bas, j’aurais été gagnant financièrement. Mais j’ai surtout privilégié ma vie privée à ma vie professionnelle sur ce coup-là. Et aujourd’hui, ma vie privée est très bien ici. Ma famille se sent très bien, mes enfants vont à l’école espagnole et je n’avais pas envie de changer, de faire un déménagement. L’idéal était de rester ici. Je perds de l’argent en restant là, bien sûr, mais jusqu’à aujourd’hui, j’en ai gagné pas mal, donc le plus important pour moi était de regarder ce que je pouvais faire sportivement. Car Villarreal m’apporte ce que je veux, à savoir jouer la Liga et, j’espère, de nouveau la Ligue des Champions l’an prochain.

Avez-vous dû consentir, comme vous l’aviez un peu prévu, à une baisse de salaire ?
Oui, mais il faut aussi savoir ce que tu veux et ce dont tu as envie. Et moi, ce que je voulais c’était continuer l’aventure avec Villarreal et rester un compétiteur. Et le fait de rester ici en Espagne prouve à certaines personnes que malgré mon âge, je suis toujours là et bien vivant.

L’été dernier, Charles Villeneuve vous avait invité à le rejoindre au PSG. Pourquoi est-ce que cela ne s’est pas fait ?
Déjà, j’étais content que Paris s’intéresse à moi, mais ça ne s’est pas fait car Villarreal était en position de force dans la mesure où ils me garantissaient de jouer la Ligue des Champions. Et ça, pour un joueur c’est quelque chose de très important. Villarreal avait cet avantage que Paris n’avait pas, c’est pour ça que je n’ai pas signé et que j’ai préféré rester ici. Et aujourd’hui, nous repartons sur les mêmes bases.

« Je ne reviendrai pas en France »

Il avait été également question que vous partiez au Portugal, où se trouvent vos racines…
J’y ai pensé à un moment par rapport à mes racines et à mon père, c’est vrai. Mais le fait d’avoir atterri ici m’a donné l’envie de continuer et de finir à Villarreal. Il y a trois ans, je n’aurais jamais dit ça. Quand j’ai mis les pieds ici, je me suis demandé où j’étais arrivé. Et puis, finalement, c’est un club qui a déjà connu une demi-finale de Ligue des Champions, qui a fini deuxième du championnat l’année dernière. Un club qui a un petit budget mais un passé talentueux déjà. Ce qui est très fort. Je suis tombé sous le charme de Villarreal pour plein de raisons. La première, c’est le président (Ndlr : Fernando Roig) qui est pour beaucoup dans ce qu’est le club aujourd’hui. C’est un homme malin, un businessman, il sait ce qu’il fait et son discours passe très bien. Il a comme perspective de faire encore grandir Villarreal et son discours me plait beaucoup.

Vous ne retournerez donc jamais à Metz ou Reims comme cela avait été un temps pressenti là aussi ?
Très sincèrement, j’y ai pensé, mais je vais être clair avec tout le monde maintenant : j’ai décidé de continuer ici, la preuve c’est que je viens de signer un nouveau contrat. Et je ne reviendrai pas en France, c’est sûr.

Pensez-vous finir votre carrière à Villarreal ?
Oui. C’est mon envie et mon objectif. Et le fait de signer un nouveau contrat ici signifie beaucoup de choses pour moi. La première, c’est que les dirigeants ont entièrement confiance en moi, ce qui est la base. Ensuite, ça signifie que l’entraîneur avec lequel j’ai de bonnes relations me fait jouer. Tout ça au haut niveau, que voudrais-je de plus ? Il y a tout pour moi ici, tout pour que je me sente à l’aise et pour que je réussisse. Ce n’est pas pour rien que je vais terminer ma troisième saison.

Mais quand vous échangez avec vos dirigeants, de combien de saisons éventuelles est-il question ?
Le président m’a demandé pourquoi j’avais 35 ans (rires). Ça prouve pas mal de choses. Après, il m’a dit qu’il s’en foutait de l’âge. Il m’a dit que ce qu’il aimait chez moi c’était mon professionnalisme et qu’il aimerait que les jeunes prennent exemple sur moi. Après, je ne sais pas si je continuerai en 2010. Mais si je peux rester dans le club et aider les jeunes, je le ferai. Ça peut être une autre perspective de mon futur. Pour le moment, je suis en activité. Après, on verra si je dois partir ailleurs pour trouver un autre travail. En tout cas, en tant que joueur, mon objectif est de finir ici.

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